Coffee Break

Les marchés se préparent à la Fed, au PIB et à d’éventuelles surprises

Coffee Break:
  • Semaine

Les temps forts de la semaine dernière

  • L’économie américaine a créé 143 000 emplois non agricoles en janvier et le chiffre moyen de l’année dernière a été ramené de 186 000 à 166 000. Ces données reflètent un marché du travail en ralentissement mais résilient, soutenant la croissance sans alimenter l'inflation, ce qui conforte la Fed dans son approche prudente.
  • Le marché a enregistré une correction violente mais brève, les États-Unis ayant reporté de 30 jours les nouveaux droits de douane visant le Canada et le Mexique, tandis que ceux ciblant la Chine restent applicables.
  • Malgré la menace des droits de douane, les bénéfices ont atteint un niveau record aux États-Unis, dépassant de 8 % les prévisions grâce au secteur de la finance. En Europe, les bénéfices ont également excédé les attentes, mais les projections sont restées prudentes.
  • L'inflation préliminaire en zone euro a augmenté à 2,5 % et demeure supérieure à l'objectif de la BCE, tandis que la Banque d'Angleterre a abaissé ses taux pour la troisième fois en six mois et réduit de moitié ses prévisions de croissance pour 2025, sur fond d’incertitude économique.

Et ensuite ?

  • Présentant devant le Congrès son rapport semestriel sur la politique monétaire, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, évoquera l'inflation, les taux d'intérêt et les risques économiques. Les marchés seront à l'affût du moindre indice concernant la trajectoire de la politique monétaire.
  • Les taux de croissance préliminaires de la zone euro et du Royaume-Uni fourniront des indications sur la dynamique économique susceptibles d’influer sur la politique monétaire, les anticipations et le sentiment des investisseurs.
  • Aux États-Unis, le rapport sur les demandes de prêts hypothécaires, les ventes de détail et l'IPC refléteront les tendances du marché immobilier, des dépenses de consommation et des pressions inflationnistes.
  • La saison des résultats se poursuivra des deux côtés de l’Atlantique avec les publications de Palo Alto Networks, Coca-Cola, Nestlé et Siemens, tandis que s'ouvrira la Conférence de Munich sur la sécurité, au cours de laquelle les dirigeants mondiaux évoqueront les défis à venir.

 

Nos convictions

Scénario de base

  • Aux États-Unis, les prévisions pour 2025 suggèrent une croissance économique robuste. Nous tablons sur une croissance du PIB de 2,6 %, stimulée par une forte dynamique du marché du travail, une consommation robuste et une augmentation des investissements dans les secteurs technologiques. Soutenues par la hausse des revenus disponibles et un taux de chômage relativement faible, les dépenses de consommation restent essentielles.
  • La croissance du PIB ne devrait guère dépasser 0,9 % au sein de la zone euro, confrontée à des défis structurels tels qu’une productivité atone et un déclin démographique. Mais une politique monétaire favorable et des investissements ciblés dans les énergies vertes et les infrastructures offrent des lueurs d’espoir.
  • Pour les marchés émergents, notamment ceux qui sont étroitement liés à l'économie chinoise, le virage protectionniste des États-Unis annonce des turbulences. À ce stade, le fait que la nouvelle administration n'impose pas immédiatement des droits de douane prohibitifs vis-à-vis de la Chine a néanmoins apporté un certain soulagement.

 

Risques

  • Les tensions géopolitiques et l'incertitude affectant le commerce mondial et la diplomatie menacent significativement la stabilité des marchés, et plus particulièrement les petits pays.
  • Étroitement liée au risque de mesures inflationnistes (augmentation des droits de douane et diminution de l'offre de main-d'œuvre immigrée), la progression des rendements obligataires menace notre scénario de base pour les États-Unis.
  • Au-delà de l’impact sur l’inflation, les perturbations liées aux droits de douane pourraient freiner le commerce mondial, miner la confiance des investisseurs et amplifier la volatilité des devises, autant d’effets susceptibles de pénaliser la croissance.

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Strategie cross asset et positionnement du portefeuille

  1. Nous entamons le premier trimestre 2025 en surpondérant légèrement les actions mondiales. Notre approche est de plus en plus équilibrée en termes de secteurs (la note de la santé aux États-Unis a été relevée) et de régions, car la concurrence pour le leadership dans le domaine de l'intelligence artificielle est féroce, alors que la zone euro pourrait profiter d'une devise plus faible et que la Chine bénéficiera d'un répit si la guerre commerciale est évitée.
    • L’économie américaine est portée par une croissance économique robuste (supérieure au potentiel) et par la résistance des bénéfices. À court terme, l'incertitude s’est légèrement accrue après l’apparition d'un nouveau modèle chinois d'intelligence artificielle et la perspective de nouveaux droits de douane d’ampleurs et de dates de mise en œuvre variables.
    • Nous privilégions les secteurs cycliques, qui devraient bénéficier des mesures de relance tournées vers le marché domestique.
    • Après des années de sous-performance par rapport aux États-Unis, l'amélioration du climat des affaires, une devise moins chère, une banque centrale accommodante et de meilleures perspectives de croissance des bénéfices soutiennent les actions européennes en ce début d'année. Si les défis structurels et l'incertitude politique persistent, la combinaison de valorisations bon marché et d'un positionnement historiquement bas des investisseurs justifie une allocation plus équilibrée en faveur des actions de la zone euro.
    • À l'approche des « deux sessions » du Congrès national du peuple chinois prévues en mars, nous sommes neutres à l'égard des marchés émergents, mais avec quelques nuances. Nous sommes plus optimistes sur la Chine que sur l'Inde, alors que les droits de douane américains ciblent en premier lieu le Mexique et le Canada. Ce changement tactique reflète le fait que la guerre commerciale n’est encore, à ce stade, qu’une menace.
    • Nous adoptons un positionnement neutre à l’égard du Japon.
  2. En ce qui concerne les obligations, la divergence des politiques monétaires entre les économies avancées et les économies émergentes rend l'environnement financier international particulièrement complexe. Alors que les baisses de taux améliorent la liquidité sur les marchés développés, les pays émergents affrontent un contexte monétaire plus tendu en raison de pressions sur les devises et de risques inflationnistes. Cette dichotomie souligne l'importance d'un positionnement sélectif sur les marchés obligataires.
  3. Obligations souveraines :
    • Nous avons une position longue sur la duration en Europe.
    • Nous avons une position short aux États-Unis.
    • Nous maintenons une allocation neutre sur la dette émergente.
  4. Crédit :
    • Nous restons globalement neutres sur les segments investment grade et high yield, car les spreads sont étroits et les taux de défaut devraient rester très faibles.
  5. Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial :
    • L'or offre une protection contre la volatilité des marchés et les risques géopolitiques, malgré la pression récente exercée par le renforcement du dollar et la hausse des taux réels aux États-Unis.
  6. Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés :
    • Les perspectives du dollar sont mitigées, car les choix de politique intérieure pourraient soutenir ou limiter son appréciation. À ce stade, nous maintenons une position longue sur le billet vert.
    • Le yen pourrait s'apprécier en réponse à la stabilisation de l'économie mondiale, ou grâce à son statut de valeur refuge.

 

Notre positionnement

Les marchés financiers demeurent résilients dans les premières semaines de 2025, soutenus par une croissance mondiale ferme, des politiques monétaires accommodantes et une forte progression des bénéfices dans le secteur de la technologie. Dans ce contexte, nous maintenons une légère surpondération des actions mondiales avec une approche plus équilibrée en termes de secteurs (la note de la santé aux États-Unis a été relevée) et de régions (nous avons relevé les notes de la zone euro et de la Chine par rapport à l'Inde). Sur les marchés obligataires, nous conservons notre préférence pour la duration en Europe « core » (Allemagne), car nous anticipons une faible croissance et de nouvelles baisses de taux de la BCE en 2025. En revanche, nous avons une opinion négative sur la duration aux États-Unis. Les rendements américains pourraient accélérer à la hausse, en fonction des politiques mises en place par la nouvelle administration. Nous conservons une position longue sur le dollar et le yen.

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