Actions européennes : vive rotation en faveur des défensives.
Les actions européennes ont chuté tout au long du mois d’août, pénalisées en particulier par la faiblesse du Royaume-Uni. Nous avons observé une vive rotation en faveur des défensives (et au détriment des valeurs cycliques), les rendements des obligations mondiales ayant chuté aux quatre coins du monde. Les titres de valeur (« value »), à commencer par les banques, ont perdu de leur attrait.
Depuis quelques années, les actions de croissance (« growth »), caractérisées par de solides anticipations de croissance des bénéfices et des marges bénéficiaires élevées, surperforment les titres value. Toutefois, le style de croissance est devenu bien trop cher à nos yeux et nous créons des poches de « valeur » dans nos portefeuilles afin de protéger nos fonds contre une éventuelle correction des marchés. Contrairement aux soins de santé et aux services aux collectivités, qui ont signé de belles performances en août, les secteurs de la finance, de la technologie et de l'énergie ont sous-performé le marché.
Toute issue positive au « Brexit » et au conflit commercial sino-américain pourrait se révéler favorable à court terme.
Nous avons réduit notre exposition aux produits de luxe et domestiques, à l’assurance, ainsi qu’aux aliments & boissons. Les valorisations des produits de luxe nous semblent trop élevées, car les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont impacté le tourisme, qui constitue un catalyseur fort pour ce secteur. Nous avons diminué notre exposition au secteur de l'assurance, qui est plus cher que le marché européen et, indéniablement, les banques. Les secteurs des aliments & boissons et des produits domestiques sont également surévalués à nos yeux.
Actions américaines : le S&P 500 reste proche de ses niveaux historiques.
Les marchés mondiaux ont été mis à la peine au mois d’août, le MSCI World (-2 %), le S&P 500 (-1,81 %) et le Stoxx 600 (-1,63 %) ayant tous terminé la période dans le rouge. Le 1er septembre dernier, Donald Trump a annoncé la mise en place d’un droit de douane de 10 % sur les 300 milliards de dollars de d'importations chinoises restantes. La Chine a riposté en suspendant les achats de produits agricoles américains, dans un contexte marqué par un renminbi déjà fragilisé.
Malgré la correction des actions américaines en août (essentiellement en raison de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine), le S&P 500 reste proche de ses plus hauts niveaux. En dépit d’une croissance mondiale moins soutenue que prévu, le PER prévisionnel à 12 mois des États-Unis est supérieur à sa moyenne et à celui des marchés mondiaux. La croissance du BPA demeure peu élevée pour 2019 et seuls 30 % des bénéfices ont été revus à la hausse. Malgré l’environnement de marché actuel, les actions cycliques américaines, qui bénéficient majoritairement de la solide croissance du secteur de la technologie et de la résilience du marché américain, ont bien résisté face aux valeurs défensives. Les petites capitalisations ont sous-performé le marché, l'indice sur la confiance des entreprises ayant vivement chuté. Les secteurs des biens de consommation discrétionnaire et des services aux collectivités se sont bien comportés durant le mois. Bien que les anticipations de bénéfices pour 2020 semblent attrayantes (près de 10 %), elles impliquent pour être atteintes un apaisement des tensions commerciales mondiales.
Nous avons renforcé notre exposition à la technologie, notamment envers les semi-conducteurs, car les entreprises sont plutôt optimistes pour les mois à venir. Nous adoptons un positionnement légèrement prudent vis-à-vis de l’industrie, qui pourrait connaître une mauvaise saison des résultats. Aux États-Unis, les petites et moyennes capitalisations ont souffert des faibles volumes de liquidité, d'un manque de visibilité et d’une confiance amoindrie de la part des entreprises. Nous gardons une vision positive à l'égard des soins de santé car le secteur fait preuve de résistance dans l’environnement de marché actuel.
Actions émergentes : des corrections durant le mois.
Les marchés émergents ont une nouvelle fois reculé, accusant une sous-performance pour le septième mois consécutif.
L'aversion au risque ressentie à l'échelon mondial (hausse du risque de récession aux États-Unis et guerre commerciale sino-américaine) s’est soldée par un repli de 5,1 % sur les marchés émergents au mois d’août. En Asie, la nouvelle escalade du conflit commercial qui oppose les États-Unis à la Chine, et la riposte de cette dernière face aux nouveaux droits de douane américains, ont pesé sur la confiance des marchés.
La correction des marchés chinois a été exacerbée par la montée des tensions politiques, les manifestations à Hong Kong et une nouvelle dépréciation du renminbi. En Inde, les tentatives de la banque centrale (RBI) de donner un coup de fouet à la croissance économique (réduction du taux directeur et mesures de relance), ne sont pas parvenues à empêcher le marché local de céder du terrain.
La Corée a souffert des tensions commerciales avec le Japon, ce qui a pesé sur les exportations et les bénéfices des entreprises. Dans la région EEMEA, la faiblesse des cours pétroliers a impacté la Russie et l’Arabie saoudite. En Amérique latine, les prises de bénéfices et la correction du réal brésilien ont pénalisé le Brésil, notamment en raison de la dévaluation de la devise et du krach boursier, qui ont pesé sur l’Argentine après la défaite aux primaires du président en exercice.
Le sentiment d'aversion au risque a soutenu les cours des métaux précieux, tandis que le prix des matières premières (Brent, cuivre, etc.) a plongé. Sur le plan sectoriel, tous les secteurs ont terminé dans le rouge, à commencer par l’immobilier et la finance.
Nous conservons un positionnement positif sur la région ASEAN en contrepoids de notre approche prudente sur la Chine/Corée du Sud. Ces pays sont en effet généralement moins sensibles au commerce mondial en raison de leurs économies relativement fermées. Nous restons par ailleurs confiants à l'égard des actions brésiliennes, dont le marché est plus sûr que celui de sa voisine, l’Argentine, qui a été fortement pénalisée après la défaite surprise du président sortant lors des élections primaires. Nous avons légèrement relevé notre position sur la Russie pour refléter un profil rendement/risque positif. De même, nous avons renforcé nos expositions aux biens de consommation de base, aux biens de consommation discrétionnaire et à la technologie, mais avons en revanche réduit notre positionnement envers l’industrie. Le « Brexit » avec ou sans accord et le ton strict/accommodant de la Fed restent des zones d’ombre et nous devrons ajuster nos portefeuilles en conséquence.