Coffee Break

En quête de signaux de croissance

Coffee Break :
  • Semaine

Les temps forts de la semaine dernière

  • La Réserve fédérale anticipe un ralentissement doublé d’une hausse de l'inflation, mais devrait baisser ses taux par deux fois en 2025. La BNS a assoupli sa politique dans un contexte de faible inflation et les taux de la BoE et de la BoJ sont restés inchangés.
  • Aux États-Unis, le sentiment des promoteurs immobiliers a chuté sur fond de hausse des coûts et de pénurie de main-d'œuvre, tandis que les ventes de détail ont déçu.
  • En Allemagne, le Bundestag a voté la réforme du frein à l’endettement, un changement de cap qui annonce des efforts plus importants de l'UE pour renforcer les capacités de défense et relancer la croissance.
  • La confiance des consommateurs s'est redressée en zone euro, les ménages étant moins pessimistes malgré une situation financière stable.
  • En dépit d'un accord provisoire entre l'Ukraine et la Russie, obtenu grâce aux efforts diplomatiques du président Trump, le respect du cessez-le-feu demeure incertain.

Et ensuite ?

  • Plusieurs indicateurs avancés sur le secteur manufacturier et les services permettront d’analyser les tendances de la demande mondiale, la résistance de chaque secteur et les divergences régionales en mars.
  • En ce qui concerne l'inflation, les principaux pays de la zone euro publieront leurs taux préliminaires pour le mois en cours.
  • Nous surveillerons les comptes-rendus de la Banque du Japon et de la Banque du Canada, tandis que la décision de la Banque du Mexique reflétera la position des autorités sur l'inflation et la croissance.
  • Les résultats de certains géants technologiques chinois (BYD et Tencent) et américains (Adobe et Micron) permettront d’appréhender l’évolution de la demande mondiale et la tendance du secteur des semi-conducteurs.

 

Nos convictions

Scénario de base

  • La croissance américaine est soudain menacée par l'incertitude entourant la politique commerciale et l’action du DOGE, qui mine la confiance tandis que les droits de douane et les « mesures d'efficacité » freinent la dynamique économique.
  • En Europe, la politique budgétaire – notamment en Allemagne – devient enfin plus expansionniste, mais le ralentissement des salaires, le recul de l'inflation et la menace des droits de douane américains suggèrent une nouvelle baisse des taux de la BCE cette année.
  • La réaction mesurée de la Chine aux droits de douane américains, associée à une déflation persistante et des mesures de relance limitées, ne semble pas de nature à renforcer significativement la confiance des consommateurs.

Risques

  • Les anticipations de politique monétaire continuent de diverger : la Fed reste prudente face aux inquiétudes concernant la croissance, tandis que l’effort budgétaire européen sape les espoirs d'un assouplissement massif de la BCE, créant ainsi une incertitude sur l'évolution des taux.
  • L'incertitude économique et commerciale se propage à travers le monde : le flottement politique qui mine les pays du G7 – en particulier les États-Unis – pèse sur la confiance des entreprises et la stabilité des marchés.
  • L'escalade des droits de douane américains reste au centre de l’actualité. Alors qu’une guerre commerciale se profile et que d’importantes annonces sont attendues le 2 avril, le risque de nouvelles perturbations et mesures de rétorsion constitue une menace majeure pour les chaînes logistiques mondiales et les marchés financiers.

 

Strategie cross asset et positionnement du portefeuille

  1. Notre stratégie cross-asset reflète une position plus prudente dans l’ensemble des secteurs et des classes d'actifs. Ce changement implique un rééquilibrage consistant à réduire le poids relatif des marchés américains. Notre exposition aux actions a déjà diminué quelque peu, notamment aux États-Unis, où les prévisions de croissance et le sentiment sont devenus plus défensifs. Sur les marchés obligataires, la stratégie privilégie désormais les actifs plus sûrs.
  2. Actions :
    • Nous sous-pondérons les actions américaines, car l’incertitude politique et les menaces sur la croissance pourraient mettre fin à « l'exceptionnalisme américain ». Les tensions commerciales, la situation budgétaire et les contraintes de la politique monétaire pèsent sur les prévisions de bénéfices des entreprises, tandis que le niveau élevé des valorisations laisse peu de marge d'erreur.
    • En revanche, les actions européennes pourraient bénéficier d'une inflexion de la politique budgétaire et certains marchés émergents offrent des opportunités. Le risque de guerre commerciale tempère néanmoins les perspectives. Nous sommes neutres à l'égard des marchés européens et émergents, mais avec moins de nuances : la surperformance récente de la Chine par rapport aux marchés émergents et au S&P 500 devrait s’atténuer, alors que le plan de relance est désormais connu et que la saison des résultats touche à sa fin.
    • Positionnement neutre à l’égard du Japon.
  3. Secteurs :
    • Nous restons sélectifs et privilégions les secteurs aux bénéfices stables tout en réduisant l'exposition aux secteurs sensibles au risque de ralentissement, une décision qui s'inscrit dans un environnement de fin de cycle où le positionnement défensif devient essentiel.
    • En Europe, l’effort budgétaire annoncé crée un environnement favorable aux investisseurs à long terme, notamment dans l’industrie et les moyennes capitalisations.
    • Aux États-Unis, nous avons réduit notre exposition aux services financiers, car les inquiétudes liées à la croissance, l'incertitude politique et la prudence de la Fed pèsent sur les perspectives de bénéfices du secteur. Le ralentissement de la croissance des prêts et le resserrement des conditions de crédit pourraient menacer la rentabilité.
    • Des deux côtés de l’Atlantique, nous recherchons des entreprises aux caractéristiques défensives qui surperforment en période de ralentissement de la croissance et de volatilité accrue.
  4. Sur les marchés obligataires, les actifs plus sûrs suscitent un intérêt croissant. Nous restons positifs sur la duration, car le ralentissement de la croissance et l'incertitude politique soutiennent la demande d'obligations de qualité.
  5. Obligations souveraines :
    • De leur côté, les emprunts d’État européens sont soutenus par une BCE accommodante et des mesures de relance budgétaire. Nous sommes positifs à l’égard des Bunds.
    • Nous sommes neutres sur les bons du Trésor américain, car les risques pesant sur la croissance, les tensions commerciales et l’attentisme de la Fed renforcent leur statut de valeur refuge. Alors que la politique monétaire reste réactive et les pressions inflationnistes modérées, les rendements peuvent encore baisser.
  6. Crédit :
    • Nous restons neutres vis-à-vis du segment investment grade.
    • La sous-pondération du haut rendement européen et américain reflète notre prudence, alors que les investisseurs réduisent leur exposition au risque de crédit sur fond d'incertitude économique et de ralentissement. Si les spreads restent plutôt étroits, la détérioration des fondamentaux, les pressions potentielles sur les bénéfices et l'incertitude politique – en particulier aux États-Unis – rendent le couple rendement/risque moins attrayant.
  7. Nous maintenons une allocation neutre sur la dette émergente, menacée par la faiblesse du dollar et les rendements à 10 ans.
  8. Les stratégies alternatives jouent un rôle de diversification crucial :
    • Les métaux précieux tels que l'argent et l'or demeurent attrayants en tant que couverture contre l'inflation et l'incertitude économique.
  9. Les taux de change resteront incontournables dans les négociations commerciales et la dynamique générale des marchés :
    • Le yen pourrait s'apprécier davantage, en réponse à la hausse des taux ou grâce à son statut de valeur refuge.

 

Notre positionnement

À court terme, les marchés exigeront une approche assez équilibrée, tenant compte de la montée des incertitudes et de l'évolution rapide des conditions macroéconomiques. Nos récents ajustements reflètent une prudence accrue, mettant l'accent sur la qualité et la résilience plutôt que sur les actifs plus risqués. Cela implique un rééquilibrage visant à réduire le poids des marchés américains, clairement menacés par un ralentissement, le resserrement des conditions financières et la hausse de la volatilité. Au sein de la poche obligataire, nous conservons une position longue sur la duration européenne et neutre sur la duration des bons du Trésor américain. Notre position sur le segment investment grade est inchangée, mais nous sous-pondérons le haut rendement afin de réduire l'exposition au risque de crédit.

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