Les temps forts de la semaine dernière
- La BCE a maintenu ses taux d'emprunt à des niveaux historiquement élevés, tout en préparant prudemment le terrain pour un premier assouplissement en juin.
- Aux États-Unis, le rapport mensuel de l’emploi mentionne la création de 275 000 emplois non agricoles dans un contexte de modération salariale, suggérant un scénario idéal pour les marchés financiers.
- En Chine, l'absence de mesures claires pour atteindre un taux de croissance du PIB de 5 % fait peser le risque d'une faiblesse persistante de la demande et de pressions déflationnistes.
- Le « Super Tuesday » a confirmé l’hypothèse d’une revanche entre le président Joe Biden et Donald Trump, qui ont remporté des victoires décisives au sein de leurs camps respectifs.
Et ensuite ?
- La publication d’une série d’indicateurs sur les prix à la consommation et à la production – y compris aux États-Unis – aidera les investisseurs à évaluer les trajectoires monétaires envisagées par les banques centrales.
- Aux États-Unis, les ventes de détail, l’indice préliminaire de confiance des consommateurs publié par l’université du Michigan, les anticipations d’inflation et le jugement porté sur les conditions actuelles nous éclaireront sur la perception du consommateur américain.
- Au Royaume-Uni, les indicateurs du marché du travail et l'enquête de la Banque d'Angleterre sur l'inflation permettront de prendre le pouls de l'économie locale.
- En Chine, le Congrès national du peuple se poursuit, tandis que seront publiés des indicateurs concernant la croissance des prêts, l'indice des prix immobiliers et la décision de la Banque populaire de Chine sur son taux de facilité de prêt à moyen terme.
Nos convictions
Scénario de base
- La dernière étape de la baisse régulière de l’inflation de 3 % à 2 % semble être plus mouvementée aux États-Unis que dans la zone euro. Dans l’ensemble, le couple croissance/inflation retrouve indéniablement des valeurs plus habituelles.
- Un atterrissage en douceur associé à une désinflation continue aux États-Unis reste notre scénario privilégié, ce qui implique que la Fed n’est pas tenue de fournir un soutien monétaire. Nous n’anticipons pas d’assouplissement avant la fin du premier semestre.
- 2024 devrait offrir une meilleure visibilité, avec une réduction de l’écart de croissance entre les pays et une marge de manœuvre restaurée pour la plupart des banques centrales.
- En Chine, l'activité économique a montré de fragiles signes de stabilisation, tandis que l'évolution des prix reste déflationniste.
Risques
- Si le calendrier d’un assouplissement demeure incertain, on peut mentionner parmi les risques baissiers une approche trop prudente de l’assouplissement monétaire de la part des banques centrales et un marché désabusé.
- Au vu de l'évolution de la situation en mer Rouge, les risques géopolitiques qui menacent la croissance mondiale restent orientés à la baisse. Susceptibles de se retourner à la hausse, les rendements américains, les cours du pétrole et le dollar seront les principales variables à surveiller.
- Une inflation surprenant par sa persistance, qui contraindrait les banques centrales à revenir sur leur rhétorique accommodante, représente un risque supplémentaire. Mais, selon nous, il faudrait plus que les simples oscillations des données enregistrées en janvier.
- Au-delà de l’exposition à l’immobilier commercial, des risques pour la stabilité financière pourraient réapparaître dans le sillage du resserrement monétaire le plus marqué de ces quarante dernières années.
Strategie cross asset et positionnement du portefeuille
- Notre allocation d'actifs est globalement équilibrée. Si les marchés boursiers américains bénéficient d’une dynamique robuste, nous sommes moins convaincus par le marché européen et restons neutres sur le Japon et les marchés émergents, qui semblent toutefois avoir franchi un cap.
- Nos autres convictions en matière d’investissement sont les suivantes :
- Nous conservons une allocation neutre, car le sentiment semble tendu, même si notre analyse propriétaire ne génère aucun signal de vente à ce stade.
- Au sein des marchés actions, nous ciblons certains thèmes spécifiques. Parmi eux, nous aimons la technologie et l’intelligence artificielle et restons acheteurs de secteurs de fin de cycle comme la santé et les biens de consommation courante. Nous recherchons des opportunités parmi les titres délaissés de petites et moyennes capitalisations ou sur le segment des énergies propres.
- Allocation obligataire :
- Nous ciblons le crédit de qualité dans une optique de hausse des rendements.
- Nous visons également les emprunts d’État du cœur de l’Europe afin d’exploiter l’effet de portage, dans un contexte de reflux de l’inflation.
- Nous restons exposés à la dette émergente pour bénéficier d'un portage attrayant.
- Nous conservons une position neutre sur les obligations d’État américaines et recherchons un nouveau point d’entrée plus attrayant, car nous pensons que les marchés ne vont pas tout de suite revoir leurs perspectives relatives à la Fed.
- Nous détenons une position longue sur le yen et sommes exposés à des matières premières telles que l'or, qui fournissent de bonnes couvertures dans un environnement d’aversion au risque.
- Les investissements alternatifs devraient bien se comporter, car ils s’avèrent relativement décorrélés des actifs traditionnels.
Notre positionnement
La reprise du marché américain depuis octobre est exceptionnelle par rapport aux observations historiques, ce qui traduit une dynamique soutenue. Cependant, la succession inédite de mouvements haussiers a renforcé la probabilité d'une consolidation à court terme. Nous sommes positifs sur les actions américaines, plus prudents à l'égard du marché européen et neutres vis-à-vis du Japon et des marchés émergents. En termes sectoriels, nous privilégions la technologie, la santé et la consommation courante. Au sein du segment obligataire, nous envisageons de renforcer la duration en Europe – les perspectives sont moins convaincantes aux États-Unis – et tirons parti du portage sur le crédit investment grade et la dette émergente.