Une phase de transition délicate

Entre le prochain plan de relance budgétaire et l’accélération de la campagne de vaccination contre la COVID-19, les différents variants de coronavirus ont pu ralentir l’économie mondiale, mais n’ont certainement pas compromis la reprise. Les marchés financiers ont dès lors commencé à évoluer vers une « phase de normalisation » en février. Dans ce contexte, la remontée des taux d’intérêt –tant réels que nominaux– devrait se poursuivre sur les marchés obligataires. Du côté des actions, cette transition naissante a engendré une certaine volatilité et une rotation vers les secteurs value et cycliques.

Vers une phase de normalisation

Ces derniers mois ont été marqués par une série d’événements positifs. En novembre, BioNTech et Pfizer ont annoncé que leur vaccin contre la COVID-19 était efficace, une première bonne nouvelle pour les marchés financiers qui pouvaient enfin commencer à respirer.

En décembre, l’administration Trump a dévoilé un plan de relance de $900 milliards. En janvier, le second tour des élections en Géorgie a permis aux démocrates d’obtenir la majorité au Congrès, préfigurant de nouvelles mesures de relance. En février, l’administration Biden a proposé un plan de soutien de $1.900 milliards, dans la fourchette haute des anticipations. Début mars, l'objectif d'approvisionnement en vaccins de la population adulte américaine a été avancé de deux mois à fin mai.

Les données économiques sont toujours marquées par un décalage entre les services et l’activité manufacturière, mais au fur et à mesure de la réouverture des économies et de la reprise des activités, cet écart devrait s’amenuiser.

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Par ailleurs, les ménages ont accumulé une importante épargne durant le confinement, ce qui devrait accentuer le rebond des dépenses après la pandémie. Dans ce contexte, la reflation pourrait bien passer à la phase suivante grâce à la réouverture des économies.

Avec la reprise du secteur des services au niveau mondial, les marchés financiers devraient connaître une nouvelle hausse des rendements obligataires à long terme. Dans ce cas, les thèmes d’investissement value et cycliques devraient surperformer les valeurs de croissance et défensives, et par la même occasion, les titres profitant de la réouverture vont surclasser les actions « télétravail ».

Avec la remontée des taux et la pentification de la courbe, l’incertitude politique s’accroît également. Quand et de quelle manière les banques centrales vont-elles réduire leur soutien et progressivement normaliser/resserrer leur politique monétaire ?

Actuellement, l’environnement demeure favorable à une hausse des actions – à la condition que la croissance des bénéfices s’accélère.

D’un rebond technique à une croissance durable

Au cours de la première moitié de cette année, le rebond sera technique. L’économie a été mise à l’arrêt par le coronavirus en un court laps de temps. Les mesures de confinement ont permis d'assurer la sécurité des personnes, mais ont ébranlé des secteurs tels que l'énergie et la consommation, et des régions comme l'Amérique latine. Maintenant que des vaccins sont disponibles et largement distribués, malgré certaines difficultés, la croissance devrait accélérer pour la simple raison que les mesures de confinement sont levées.

Après ce rebond technique, les banques centrales devront accompagner les économies vers une croissance plus saine et plus pérenne grâce à leurs différents outils, notamment en gardant le contrôle de la remontée des taux d'intérêt. Progressivement, l’argument « il n’y a pas d’alternative », utilisé pour souligner que les actions sont la seule réelle option en raison des taux bas, s’affaiblira alors que d’autres classes d’actifs, comme les obligations souveraines des pays développés, deviendront plus attrayantes.

Risques face à ce scénario de plus en plus positif

Évidemment, des risques demeurent. Ceux associés à la pandémie n’ont pas complétement disparu. Le match entre le virus et la vaccination perdurera jusqu’à ce que nous atteignions l’immunité collective, ce qui est rendu plus difficile par l’apparition de nouveaux variants. Un rebond de l’épidémie au 4e trimestre 2021 reste tout à fait possible.

Un autre risque que nous avons identifié est une hausse incontrôlée des rendements obligataires, avec des taux réels et des perspectives d’inflation plus élevés, qui pourrait potentiellement être déclenchée par un choc de la demande et une surchauffe de l’économie.

Les tensions géopolitiques pourraient également (à nouveau) agiter les marchés. Un regain de tension entre la Chine et les États-Unis ne peut être exclu bien que l’administration Biden gère les relations diplomatiques de façon plus consensuelle.

Et enfin, ne perdons surtout pas de vue que le fossé entre « gagnants » et « perdants » s’est creusé avec la crise sanitaire et que des élections sont attendues dans une série de pays majeurs au cours des 24 prochains mois.

Notre stratégie multi-actif actuelle

Avec la reprise en cours après la récession de l’année dernière, nous privilégions les actions aux obligations et surtout, au sein de notre exposition aux actions, notre stratégie s’oriente vers les thèmes profitant de la reflation, reflétant l’évolution récente favorable de l’économie. Concrètement, nous surpondérons les actions européennes, tout particulièrement les petites et moyennes capitalisations, les actions des pays émergents avec une attention de plus en plus marquée pour l’Amérique latine (un retardataire depuis le début du redressement), les petites et moyennes capitalisations aux États-Unis, et le secteur bancaire mondial (qui profite traditionnellement de la hausse des taux).

Au niveau des obligations, nous sous-pondérons toujours les titres souverains avec toutefois une préférence pour les dettes de l’Allemagne et de l’Italie par rapport aux États-Unis. Nous restons positionnés sur les matières premières qui devraient encore bénéficier de la reprise de la demande.

Tactiquement, nous avons réduit notre exposition au secteur technologique et sommes désormais neutres. Nous avons également adopté un positionnement neutre par rapport à l’or et au JPY, qui sous-performent généralement durant les phases d’accélération de la croissance et servent de valeurs refuges durant les phases de ralentissement.

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