La réduction de la prime de risque crée des opportunités dans la zone euro

Bien que le pic d’évolution du coronavirus soit derrière nous, les gestionnaires d'actifs et les investisseurs se retrouvent en terrain inconnu : à quoi ressemble une « économie en réouverture » ? Les services financiers intègrent-ils la normalisation de la situation ? L'assouplissement des mesures de confinement est une étape délicate à gérer. Si elle est trop rapide, nous courons le risque d’une deuxième vague. Si elle est trop lente, la crise économique pourrait être inévitable dans le laps de temps espéré. Nous ne sommes pas encore sortis d’affaire et la prochaine étape pourrait être agitée - au moins aux États-Unis, où l'évolution de l'épidémie est plus incertaine qu'en Europe ou dans les marchés émergents. Nous restons prudents au niveau mondial, tout en ajoutant quelques actifs à risques de manière très sélective.

 

Actions & obligations

Le coronavirus ne fait pas encore partie du passé, mais l’attention se tourne de plus en plus vers d’autres sujets. Ce qui importe maintenant, c'est de savoir si les marchés financiers ont intégré la normalisation de la situation. À l’échelon mondial, la valorisation des obligations et des actions n’est plus vraiment bon marché. Ce sont les valeurs de qualité, les secteurs de croissance et les secteurs défensifs qui ont le plus profité du rebond.

Alors que la mobilité augmente, les marchés financiers se sont en partie redressés. La réouverture des économies est enfin en cours et se déroule bien pour une majorité de pays. La volatilité a également diminué et le sentiment de marché est désormais plus neutre.

Les risques de deuxième vague persisteront en arrière-plan de la trajectoire de normalisation des marchés financiers. Nous continuons par conséquent de sous-pondérer les actions et avons ajouté des stratégies de couverture via des dérivés.

Les dégâts économiques provoqués par le coronavirus alors que les économies étaient déjà confrontées à la faiblesse de la croissance, de l’inflation et des taux dureront plus longtemps que le virus, tout comme les réponses monétaires et budgétaires. 

Zone euro : la région à privilégier pour investir en en actions et en obligations

Dans la zone euro, où le choc a d'abord fait ressortir le fossé Nord-Sud, la réponse politique s'améliore en termes de coordination entre les États membres.

Nous sommes récemment passés d'une surprise positive à une autre :

  1. Le virus est sous contrôle dans la plupart des pays de la zone euro
  2. Le risque pesant sur les pays périphériques, moins solvables, a diminué grâce aux multiples interventions de la BCE
  3. La relance budgétaire et la solidarité répondent au risque de fragmentation avec l’octroi de subventions à l'Espagne et à l'Italie
  4. Après des années de scepticisme, la zone euro a été sous-détenue. Sur les trois dernières années, les sorties de capitaux se sont élevées à 165 milliards de dollars. 

 

Observant des changements structurels dans la zone euro qui pourraient conduire à une baisse plus durable de la prime de risque, nous avons décidé de concentrer notre allocation sur

  • les secteurs value, comme par exemple les banques, au sein des marchés des actions et;
  • les obligations des pays périphériques au sein des marchés obligataires.

Aux États-Unis, le gouvernement et la Fed ont également apporté un soutien monétaire et budgétaire sans précédent. Les données semblent également indiquer que les répercussions économiques y sont les plus faibles. Le président en exercice Donald Trump est néanmoins rattrapé par sa gestion peu appréciée de la crise du coronavirus et des troubles sociaux. Sa cote de popularité est en train de baisser dans une période cruciale pour sa réélection. La valorisation des actions américaines est comparativement moins attrayante après le fort rebond observé depuis mars. Nous avons décidé de sous-pondérer les actions américaines.

Principaux risques

Depuis la mi-mai, les investisseurs se sont principalement focalisés sur les bonnes nouvelles : pic et diminution des cas de Covid-19, retour aux niveaux d'activité pré-coronavirus, sentiment des entreprises, PMI, intervention massive des banques centrales et aide accrue aux ménages et aux entreprises pour contrer l'impact de la pandémie. Les risques n’ont toutefois pas disparu.

L'effet domino

Le coronavirus en tant que tel, malgré son poids écrasant sur les systèmes de santé et ses victimes, n'est pas à proprement parler le seul problème. Nous cherchons plutôt à savoir où cet effet domino va commencer et s'arrêter, car le virus disparaîtra avant ses conséquences économiques. La phase de reprise durera certainement plus longtemps que l'épidémie et il en sera de même pour les réponses politiques. Un pic - ou la persistance du chômage, des faillites et de la baisse des investissements - pourrait avoir un impact durable sur l'économie et nous continuerons de surveiller ces évolutions.

Élections aux États-Unis

En règle générale, les élections américaines prennent lentement mais sûrement de l’importance dans les mois qui précèdent le jour J. Ce n’est toutefois pas vraiment le cas dans la situation actuelle. Les élections américaines auront lieu le 3 novembre, mais elles ne sont pas encore un sujet brûlant. Donald Trump, a été fortement critiqué pour sa gestion de :

  1. la pandémie,
  2. la crise économique,
  3. des troubles sociaux provoqués par la mort de George Floyd.

Avec la baisse de sa cote de popularité, ce sont non seulement les chances de victoire de son adversaire démocrate, Joe Biden, qui augmentent, mais également celles vers une majorité démocrate au Sénat alors que les démocrates devraient conserver la Chambre des représentants.

Quel qu’en soit le résultat, les élections présidentielles provoquent généralement une certaine volatilité sur les marchés financiers et les prochaines élections ne devraient pas déroger à la règle.

Brexit

Sachant que le premier ministre britannique Boris Johnson a jusqu’à fin juin pour demander à l'UE une prolongation de la période de transition du « Brexit », le sujet est en train de prendre une importance croissante. Malgré les semaines qui passent, les négociations sur les relations commerciales n'ont guère progressé. On craint donc de plus en plus que la période de transition pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ne débouche sur une absence d’accord. Elle pourrait se terminer de deux manières :

  1. un accord de libre-échange « allégé » (incorporant des droits/quotas nuls sur le commerce de marchandises, mais d’importantes barrières non tarifaires sur le commerce des services) conclu d'ici la fin de l'année, ce qui représente une hypothèse plausible, ou
  2. une fin de transition sans accord (ou simplement une incertitude croissante quant à la perspective d’un accord ou non), ce qui affecterait en priorité les valeurs domestiques britanniques.

De quoi est composé notre portefeuille ?

En tant que gestionnaire multi-actifs, nous examinons toutes les options possibles au sein d’un vaste univers d'investissement. Nos analyses approfondies débouchent sur une stratégie multi-actifs qui met l'accent sur :

  • La nécessité de se protéger et d'utiliser une couverture sur les actions par le biais d'options. Nous utilisons également l'or et le yen.
  • Les opportunités qui existent dans la zone euro, tant du côté des actions que des obligations. Nous avons ainsi privilégié les actions européennes et les secteurs value par rapport aux actions américaines et les obligations des pays périphériques par rapport aux pays centraux. Nous maintenons une sous-pondération de la duration.
  • Toujours en ce qui concerne les actions, nous restons neutres à l’égard des actions japonaises et émergentes. Nous maintenons également une sous-pondération des actions européennes hors zone euro.
  • En ce qui concerne les obligations, nous détenons de la dette émergente en devise locale et des obligations européennes et américaines « Investment Grade », tout en restant neutres sur le haut rendement.
  • Dans le cadre de nos opérations les plus récentes nous avons pris quelques bénéfices (partiellement ou en totalité) sur des positions « cycliques » qui avaient fortement rebondi, comme par exemple le secteur automobile européen.
Asset Allocation

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