Le crédit High Yield garde son crédit
Pourquoi privilégier les obligations d’entreprises à haut rendement ?
Les obligations représentent aujourd’hui une classe d’actif mature, mode courant de financement pour les émetteurs et constituant désormais un élément essentiel dans le portefeuille des investisseurs. Avec une grande diversification à travers les secteurs et la maturité, il peut offrir plus de rendement que les obligations investment grade[1]. La performance des obligations high yield est généralement aussi moins corrélée aux fluctuations des taux d’intérêt.
Cependant, les investisseurs doivent tenir compte pour cette catégorie de titre du taux de défaut qui est plus élevé que celui d’un titre de catégorie d’investment grade mais également du taux de recouvrement de la créance. L’appui d’une équipe d’analystes dédiés à l’étude de cette classe d’actifs est donc primordial.
Dès lors, investir aujourd’hui dans un portefeuille d’obligations à haut rendement est synonyme de surperformance sur les marchés obligataires ?
Le monde est de plus en plus dominé par des tendances clés, telles que la digitalisation, la bipolarisation et la décarbonisation qui transforment en profondeur les circuits économiques et sont susceptibles de perturber considérablement les marchés financiers. Combinées aux interventions des banques centrales qui peuvent être opposées aux politiques budgétaires des États, elles sont également sources d’inquiétude pour les investisseurs et créent de la volatilité sur les marchés monétaires et obligataires.
Dans un tel contexte, la surperformance sera fonction de la diversification, de la sélectivité et de la gestion active pour maintenir un risque maîtrisé de son investissement.
Comment tirez-vous parti du marché des obligations à haut rendement pour générer de l’alpha[2] ?
Notre stratégie repose sur trois piliers principaux, qui nous permettent d’exploiter pleinement les opportunités offertes par le marché des obligations à haut rendement.
Une approche globale et diversifiée
Nous adoptons une vision globale, couvrant les deux plus grands marchés : les États-Unis et l’Europe. Cette approche nous permet d’investir dans un large éventail de pays, de secteurs, de notations et d’instruments financiers. Parmi ces derniers figurent notamment les Credit Default Swaps (CDS)[3], qui ajoutent une opportunité supplémentaire de diversification.
Les obligations à haut rendement, généralement classées ainsi dès lors que leur note est inférieure à BBB- (notation selon les agences de notation comme Standard & Poor’s), ce qui les distinguent des obligations investment grade. Nous privilégions une gestion active et fondée sur des fortes convictions, particulièrement lorsqu’on investit dans les obligations à haut rendement. Cette gestion repose sur une analyse approfondie, intégrant des dimensions fondamentales (incluant une analyse ESG), juridiques et quantitatives.
Une sélection rigoureuse des opportunités
Grâce à cette analyse, nous identifions les meilleures opportunités du marché et sélectionnons les instruments les plus adaptés. Cela peut inclure des obligations, des CDS ou encore d’autres produits financiers spécifiques. Notre méthodologie nous permet d’ajuster nos choix pour refléter les dynamiques du marché et optimiser la performance de nos portefeuilles.
Une gestion des risques stricte et proactive
Enfin nous adoptons une gestion des risques rigoureuse. Nous portons une attention particulière aux risques spécifiques tels que la liquidité, les risques liés aux Etats, les risques liés à des événements rares, la volatilité et bien entendu le risque de crédit. Une discipline stricte de vente est mise en place pour limiter les pertes, et nous avons recours à des produits asymétriques, comme les options de couverture, pour protéger nos portefeuilles.
De plus, nous privilégions des critères rigoureux, tels que des seuils minimums pour les émissions en circulation et le choix d’émetteurs liquides notés par une agence de notation ou cotés en bourse. Ces exigences garantissent une liquidité optimale et un accès fluide au marché des CDS.
Comment mettez-vous en œuvre la recherche et la sélectivité dans vos stratégies ?
La sélection des émetteurs et des émissions repose sur une recherche fondamentale rigoureuse qui intègre les facteurs ESG (environnemental, social et de gouvernance). L’objectif principal pour nous est d’identifier la solvabilité de l’émetteur et d’obtenir la capacité et la volonté pour ce dernier de rembourser sa dette et son risque de défaut. Afin d’évaluer cela, chaque émetteur est analysé et se voit attribuer une note de crédit interne par notre équipe de analystes. Cette notation se fonde entre autres sur des critères extra-financiers car ils ont un impact significatif sur le comportement de l’émetteur et rembourser sa dette, ainsi que sa viabilité sur le long terme.
Nous avons mis en place un cadre d'intégration ESG en collaboration avec l'équipe d'analyste ESG. Une fois que nous avons identifié l'ensemble des risques entourant un émetteur, nous permettant ainsi d'avoir une vision complète et détaillée de celui-ci, nous pouvons alors décider d'investir, grâce à notre approche fondée sur nos convictions, flexible et active.
Dans quelle mesure une approche flexible favorise-t-elle la performance ?
Nous allons au-delà des frontières traditionnelles des investisseurs pour nous positionner entre les segments de notation grade et high yield. Il existe des opportunités intéressantes à la frontière entre ces deux segments et le marché peut avoir une différence de perception importante entre les étoiles montantes et les anges déchus.
Pour des émetteurs qui changent de catégorie d’investissement – les anges déchus dont la notation passe de investment grade à high yield – le surnom permet de rendrement fort donc suffit à l’investissement lors de l’avenir entre une opportunité d’investissement de risque réputé sur une étoile montante ou à une prise de terrain perdue et également une réévaluation après repositionnement de son profil opérationnel.
Notre stratégie n'est donc pas centrée exclusivement sur le high yield, elle peut aussi comporter des obligations investment grade. En outre, nous gérons dynamiquement la duration[4] globale afin de l'adapter à des environnements de marché différents.
Quelles sont les compétences essentielles dans la mise en œuvre de votre stratégie ?
Notre expertise juridique développée en interne des contrats est tout aussi importante que notre expertise du marché du crédit. Parfois, le véritable risque ne se situe pas dans les marchés du crédit mais réside plutôt dans les subtilités des dispositions contractuelles.
Il est également crucial de surveiller les principaux moteurs de la performance avec une gestion maîtrisée des risques, notamment en période d'incertitude. Une stratégie disciplinée et de solides compétences techniques constituent de sérieux atouts mais ne sauraient remplacer l'expérience.
De plus, l'intégration ESG dans cette stratégie, c'est-à-dire la compréhension du modèle économique à long terme, est également un facteur différenciant.
Pionnier de la gestion des obligations haut rendement européennes avec plus de deux décennies d'innovation depuis la création de l'euro, notre équipe s'est étoffée au fur et à mesure du développement de ce marché. Elle combine des compétences et des expériences différentes, allant du compte propre bancaire, au long/short[5], actions en passant par le financement à effet de levier. Notre approche flexible et innovante vise à créer de la valeur sur le long terme via diverses stratégies à long only[6], l'approche ESG et aussi des stratégies à performance absolue.
Le crédit High Yield garde son crédit
Le segment des obligations d’entreprises haut rendement (high yield(1))est une classe d’actif à part entière qui offre de nombreuses opportunités. Thomas Joret, Jean-Claude Tamvakis, et Nicolas Jullien, expliquent comment leur approche cherche à optimiser le potentiel des marchés du crédit pour générer de la performance.
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[1] Les émetteurs « high yield » désignent une qualité crédit inférieure à celle des émetteurs « investment grade » (c’est à dire avec une probabilité de défaut plus élevée). Par exemple, un émetteur obtenant une note inférieure à BBB-.
[2] L’alpha est souvent considéré comme représentant la valeur ajoutée qu’un gérant d’une stratégie ajoute ou soustrait à la performance d’une stratégie. Il représente la performance générée par une stratégie qui ne résulte pas de la variation générale enregistrée par le marché.
[3] Un CDS est un swap entre deux contreparties, dont une achète et l’autre vend la protection de crédit référençant un émetteur (une entreprise ou un pays). En échange de paiements, l’acheteur de la protection obtiendra une compensation en cas de défaillance de l’émetteur. Le CDS peut être considéré comme un contrat d’assurance contre la défaillance d’un émetteur. Le contrat CDS est exécuté lorsqu’un événement de crédit survient, obligeant le vendeur d’une protection à dédommager l’acheteur pour le montant non recouvré de l’émetteur.
[4] La duration mesure la sensibilité du prix (valeur du principal) d’un investissement obligataire à une variation des taux d’intérêt.
[5] La gestion traditionnelle consiste simplement à acheter des produits financiers, en pariant sur la hausse des marchés (Long Only), alors que l'approche alternative prend des positions à la fois longues et courtes (Long/Short).
[6] Les stratégies « long only » misent uniquement sur une hausse des marchés.
Les principaux risques de la stratégie sont
- Risque de perte en capital : L’investisseur ne bénéficie d’aucune garantie sur le capital investi dans la stratégie concernée; il est possible que le capital investi ne soit pas intégralement restitué.
- Risque de taux d’intérêt : Une variation des taux (qui peut notamment découler de l’inflation) peut entrainer des risques de pertes et faire baisser la performance de la stratégie (en particulier lors de haussedes taux si la stratégie a une sensibilité aux taux positive et lors de baisse des taux si la stratégie a une sensibilité aux taux négativai). Les obligations à long terme (et les produits dérivés y relatifs) sont plus sensibles aux variations des taux d’intérêts. Une variation de l’inflation, c’est-à-dire une augmentation ou une diminution générale du coût de la vie, est un des facteurs pouvant impacter les taux et donc la valeur nette d’inventaire.
- Risque de crédit : Risque de défaillance d’un émetteur ou d’une contrepartie. Ce risque inclut le risque d’évolution des spreads de crédit et le risque de défaut. Certaines stratégies peuvent être exposés au marché du crédit et/ou à certains émetteurs en particulier dont les cours vont évoluer en fonction de l’attente que le marché se fait de leurs capacités de remboursement de leur dette. Ces stratégies peuvent également être exposées au risque de défaut d’un émetteur sélectionné, soit son impossibilité à honorer le remboursement de sa dette, sous forme de coupons et/ou du principal. Selon que la stratégie est positionnée positivement ou négativement sur le marché du crédit et/ou certains émetteurs en particulier, un mouvement respectivement à la hausse ou à la baisse des spreads de crédit, voire un défaut, peut impacter négativement la performance. Lors de l’évaluation du risque de crédit d’un instrument financier, la Société de Gestion ne se fiera, en aucun cas, uniquement aux notations externes.
- Risque de contrepartie : Des produits dérivés de gré à gré et/ou recourir aux techniques de gestion efficace de portefeuille peuvent être utilisés. Ces opérations peuvent engendrer un risque de contrepartie, soit des pertes encourues au titre des engagements contractés auprès d’une contrepartie défaillante.
Les risques énumérés ne sont pas exhaustifs et de plus amples détails sur les risques sont disponibles dans les documents règlementaires.