Fin des taux « plus bas pour plus longtemps »

Alternative Investment

Les marchés ont connu une fin d’année mouvementée. La propagation du variant Omicron à travers le monde a renforcé l’incertitude économique, propulsant la volatilité implicite des marchés des actions à un niveau proche de ses sommets annuels. Parallèlement, la décision de la Réserve fédérale de se concentrer davantage sur l’inflation est arrivée peut-être plus tôt que prévu, suscitant des ajustements significatifs sur les marchés.

Les marchés des actions se sont redressés après la correction que les craintes causées par le virus avait entraîné le mois dernier. Les investisseurs estiment que le nouveau variant , même s’il est très contagieux, provoque des formes moins graves de la maladie et donc perturbe moins le système de santé et l’économie. Les principaux indices boursiers ont enregistré sur le mois des hausses comprises entre 5 % et 9 %. Du point de vue du style, les titres « value » ont surperformé les valeurs de croissance, le cycle de hausse des taux ayant un impact négatif sur les actions de duration longue. La consommation de base, les services publics, la santé et les matériaux ont surperformé la consommation discrétionnaire, les technologies de l’information et l’énergie.

Intégrant un prochain regain de fermeté de la part des banques centrales, les rendements souverains des principales régions ont progressé sur les échéances moyennes et longues.

L’indice HFRX Global Hedge Fund EUR a enregistré une performance de +0,32 % sur le mois.

 

Stratégies Long-Short Equity

Les stratégies Long-Short Equity ont enregistré de bonnes performances sur le mois. Malgré de fortes rotations sectorielles, les performances moyennes ont bien résisté, offrant même des opportunités de génération d’alpha pour les gérants qui détenaient des positions short sur les valeurs technologiques chèrement valorisées. Avec des progressions comprises entre 5 % et 9 %, les stratégies Long-Short Equity ont affiché de bonnes performances en 2021. Sur une base absolue, les stratégies axées sur les États-Unis et l’Europe ont généré de meilleures performances que les fonds ciblant l’Asie et les marchés émergents. Sur une base relative, les stratégies axées sur l’Asie ont toutefois fait mieux que leurs indices de référence, avec des performances proches de 5 %. Nous pensons que les stratégies Long-Short Equity offrent une opportunité d’investissement intéressante pour 2022. En effet, les performances anticipées des stratégies actions long-only sont modestes, dans un contexte de marges bénéficiaires proches des plus hauts historiques et de niveaux de dispersion intra-sectorielle croissants, synonymes d’opportunités à la fois pour les portefeuilles long et short.

 

Stratégies Global Macro

Les stratégies Global Macro ont enregistré des performances variables, en fonction de la répartition des actifs et de l’orientation régionale du gérant. Les stratégies diversifiées et équilibrées ont généré des performances stables ou légèrement négatives. Les bénéfices générés par les positions longues sur actions ont été compensés par les pertes des positions longues sur obligations des marchés développés et les positions longues en contrats à terme sur le gaz naturel. Depuis le début de l’année 2021, les performances sont globalement positives, les gérants discrétionnaires surperformant les stratégies systématiques. Sur l’ensemble de l’année, le niveau de dispersion des performances s’est avéré très élevé. Les investissements en actions et en matières premières ont fourni des gains importants, tandis que les stratégies d’arbitrage de taux ont peiné à positionner leurs portefeuilles pour exploiter la volatilité accrue des taux d’intérêt. Nous assistons actuellement à un découplage progressif des politiques monétaires dans certaines régions économiques majeures. Alors que la Chine tente de se détourner des mesures de relance monétaire de grande ampleur adoptées dans le passé, les États-Unis et l’Europe approuvent des plans d’investissement massifs qui auront probablement des conséquences significatives sur les taux d’emprunt et les devises de ces pays. Les gérants Macro devraient être en mesure de tirer parti de ces mouvements de marché. Nous continuons de privilégier les gérants discrétionnaires et opportunistes capables de mettre à profit leurs talents d’analyse et leur expérience pour générer des gains sur une sélection d’opportunités à travers le monde.

 

Stratégies Quantitatives

La plupart des stratégies quantitatives se sont relativement bien comportées au cours du mois, à l’exception des modèles de suivi de tendance, qui ont majoritairement affiché des performances négatives. Les gains réalisés grâce aux positions acheteuses de contrats à terme sur actions ont été contrebalancés par des pertes sur les obligations, les devises et les matières premières. Les stratégies quantitatives ont cependant réussi à tirer parti des régimes de volatilité élevée et des variations de cette volatilité, ce qui s’est traduit par des performances à deux chiffres depuis le début de l’année. Susceptibles de déployer leur capital via différentes sources d’alpha, les stratégies quantitatives multi-modèles peuvent offrir des flux de rendement plus réguliers.

 

Arbitrage de taux

La rhétorique de novembre autour de la réduction progressive des programmes d’achat des banques centrales, conjuguée à la résurgence des craintes inflationnistes provoquées par la flambée des prix de l’énergie et le changement de ton de la Fed, a entraîné un réveil brutal et douloureux du marché obligataire. À l’instar des mouvements observés en mai 2021, la récente hausse des taux d’intérêt a déclenché un aplatissement de la courbe des taux américains. Cette évolution a été au cœur de l’une des décisions les plus audacieuses de la stratégie : alors que le consensus misait sur une pentification de la courbe des taux, les gérants sont parvenus à contenir le risque. Au mois de décembre, les taux à court terme ont continué d’augmenter lentement, tandis que les taux à long terme sont restés plus volatils et incertains. En ce début janvier, l’extrémité longue de la courbe des taux semble rejoindre ce mouvement haussier, mais il va sans dire que ce segment sera très sensible à la rhétorique des banques centrales.

 

Marchés émergents

Les deux derniers mois de l’année ont été difficiles pour les investisseurs sur les marchés émergents, confrontés à deux thèmes défavorables : l’actualité entourant Omicron et le cycle de relèvement des taux de la Fed. Les marchés des actions des pays émergents hors Chine se sont toutefois bien comportés sur l’ensemble de l’année. La croissance mondiale reste favorable en 2022, tandis que la hausse des prix des matières premières constitue un facteur positif pour de nombreux pays. Les investissements en obligations et en devises ont plus souffert, les spécificités de chaque actif ayant été éclipsées par le discours de la Fed sur le cycle de hausse des taux américains. Nous restons prudents sur les marchés émergents.

 

Stratégie Risk arbitrage – Event Driven

Les stratégies d’arbitrage de fusions ont enregistré des performances légèrement positives sur le mois. Alors que la stratégie a enregistré une performance moyenne satisfaisante depuis le début de l’année, celle-ci peut être jugée décevante au vu du nombre record d’opérations de fusion annoncées. Si le secteur n’anticipe pas, pour 2022, un volume d’activité avoisinant le niveau record de 2021, de nombreuses transactions en préparation fourniront autant d’opportunités d’allocation de capital. Facteurs de risque à ne pas négliger, la hausse des taux d’intérêt et la volatilité des actions contribueront cependant à maintenir des spreads plus larges et à éviter un encombrement excessif pour la stratégie. Il existe un élément de cyclicité structurelle dans ce secteur, mais l’impact de la COVID-19 et des secteurs en pleine mutation structurelle continuera à générer des opérations sur titres offrant aux gérants des opportunités d’allocation de capital. Alors que les investisseurs recherchent la diversification, l’arbitrage de fusion constitue un outil intéressant, dont les échéances sont structurellement courtes et dont les spreads de transactions sont positivement corrélés à la hausse des taux d’intérêt.

 

Entreprises en difficulté

L’environnement est, pour le moment, relativement calme en ce qui concerne les stratégies distressed. La volatilité observée sur les rendements souverains ne s’est pas encore répercutée sur les spreads des obligations d’entreprise, à l’exception de certaines situations spécifiques. Depuis le début année, la stratégie affiche de bonnes performances. Celles-ci proviennent principalement d’opportunités d’investissement dans une situation tendue causée par la crise de COVID-19 en 2020, la vigueur des prix de l’énergie – qui a permis de rééquilibrer les bilans d’un secteur affecté par la volatilité des prix des matières premières –, et le soutien continu des banques centrales sous forme de liquidités. L’éventail d’opportunités de la stratégie demeure modeste, ou limité à des secteurs spécifiques. Nous restons néanmoins attentifs, car avec la mise en œuvre du tapering des banques centrales et la remontée des taux, cette stratégie pourrait devenir plus attractive. Nous privilégions les stratégies éprouvées et diversifiées afin d’éviter de subir des épisodes de volatilité extrême.

 

Crédit Long-Short et High Yield

Suite à l’effondrement du marché à la fin du premier trimestre 2020, les hedge funds ont investi de manière opportuniste dans le crédit Investment Grade et High Yield à des spreads très généreux. Les gérants qui avaient la possibilité de passer en mode offensif se sont mis à acheter de manière agressive sur le marché, ou à négocier des blocs de titres hors marché, tandis que d’autres gérants, incapables de répondre aux appels de marge, ont dû réduire rapidement leur risque. Depuis, les spreads se sont totalement inversés pour retrouver leurs niveaux d’avant la crise. Les gérants multi-stratégies ont nettement réduit leur exposition au crédit et au haut rendement, car les valorisations actuelles présentent des prévisions de gains limitées et une asymétrie risque-rendement négative.

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