Les temps forts de la semaine dernière
- La plupart des membres de la communauté internationale ont condamné l'assaut lancé par la Russie contre l'Ukraine. Les marchés financiers ont connu un accès de volatilité, tandis que la croissance économique de la zone euro pourrait être menacée.
- Les sanctions prises dans les jours qui ont précédé l'invasion ont été jugées insuffisantes et trop lentes, mais elles pourraient bientôt s'intensifier.
- La réouverture des économies se poursuit et s’accompagne d’indices PMI préliminaires robustes. La croissance a accéléré particulièrement dans le secteur des services, stimulé par la consommation, les voyages et le tourisme.
- Les données provisoires du rythme de l’inflation en France montrent une hausse plus importante que prévu en février.
Et ensuite ?
- L’intervention militaire de la Russie en Ukraine a mis la stratégie potentiellement choisie par le président Poutine pour s'implanter dans le pays et la manière dont l'OTAN pourrait réagir sous les projecteurs.
- Le président américain Joe Biden s’apprête à prononcer son discours sur l'état de l'Union devant le Congrès américain. La Russie, l'inflation et la pandémie de coronavirus seront les principaux thèmes abordés.
- De son côté, Jerome Powell témoignera devant le Congrès afin d’exposer le point de vue de la Fed sur la trajectoire souhaitable pour le resserrement monétaire.
- Sur le front des données, le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis devrait confirmer le redressement du marché du travail. L'évolution du taux de participation et des salaires sera particulièrement scrutée.
Nos convictions
Scénario de base
- L’invasion militaire russe en Ukraine pourrait engendrer des tensions importantes et modifier les perspectives du marché à moyen terme. Mais si la diplomatie l’emporte finalement sur la guerre, le scénario le plus probable restera celui d’une croissance économique au-dessus du potentiel.
- Les derniers messages envoyés par la Fed (relèvement des taux d’intérêt et réduction du bilan) et la pente du resserrement monétaire conditionneront les performances en 2022. À moyen terme, la réduction des liquidités constitue un tournant décisif.
- Bien qu’elles semblent vouées à s’estomper en 2022, l’inflation élevée et la forte croissance devraient soutenir les taux d’intérêt et les rendements obligataires aux États-Unis.
- En Europe, les taux d'intérêt réels négatifs pourraient persister un certain temps.
Risques
- Le conflit entre la Russie et l'Ukraine soutiendra les prix de l'énergie et pèsera sur le moral des investisseurs, alors que les sanctions finissent généralement par nuire aussi bien à la partie sanctionnée qu’à celle qui les impose.
- Un resserrement brutal et plus rapide que prévu des taux d’intérêt aux États-Unis – si les pressions inflationnistes augmentent et/ou persistent – pourrait menacer la reprise.
- La propagation de la Covid-19 et de ses variants souligne le risque d’une trajectoire de « stop and go » pour les restrictions économiques.
- De plus, les contraintes du côté de l’offre sont nombreuses et durables. Elles pourraient même, en s’intensifiant, impacter la croissance et les bénéfices des entreprise
Modifications récentes au sein de notre stratégie d'allocations d'actifs
La trajectoire de normalisation envisagée par les banques centrales est remise en question par le conflit russo-ukrainien, car la hausse des prix de l'énergie va généralement de pair avec une croissance économique plus faible, voire une stagflation. La Fed ne modifiera probablement pas sa position à court terme, mais la BCE pourrait marquer une pause. Globalement, la crédibilité des prévisions des banques centrales et l’évolution du contexte croissance/inflation resteront essentielles. L’incertitude qui domine les marchés nous a déjà conduits à viser une exposition neutre sur les actions. Sauf accélération des prix de l’énergie et de l’inflation, les bonnes performances économiques devraient se maintenir en 2022. L'inflation pourrait rester à un niveau inconfortablement élevé. Nous sommes contraints de faire face à l'incertitude, dans un contexte géopolitique difficile.
Stratégie cross asset et positionnement du portefeuille
Compte tenu du conflit russo-ukrainien, l’évolution des régimes économiques et inflationnistes imposera une allocation dynamique en actions.
- Dans un contexte de réduction de l’horizon d’investissement et de volatilité accrue, les ajustements récents de notre stratégie incluent un positionnement plus neutre sur les actions, avec une protection accrue de notre exposition :
- via une vente de nos positions sur les banques de la zone euro
- via une exposition croissante au secteur énergétique américain
- via une exposition plus équilibrée aux actions européennes par rapport aux actions américaines, associée à une préférence pour les grandes capitalisations britanniques – résilientes dans les marchés volatils – et une exposition au facteur « value ».
- via la Chine (rebond de l’impulsion du crédit), et
- via l’Amérique latine (soutien de la hausse des prix des matières premières)
- Allocation obligataire : nous conservons une duration courte (car la hausse des rendements obligataires n’est probablement pas terminée) et restons diversifiés à travers la dette émergente et les obligations indexées sur l’inflation
- Thématiques et allocations aux tendances à long terme :
Nos convictions concernent les thématiques Santé, Évolution démographique et Consommation, Changement climatique et Innovation. Dans le contexte actuel, nous privilégions la Santé, mais des revers sur les autres thématiques pourraient offrir des points d’entrée intéressants. - Au sein de notre stratégie d’allocation par devises : nous avons renforcé le dollar, le yen et le franc suisse par rapport à l’euro
